mercredi 10 août 2011

Vitamine K

La vitamine K est une vitamine liposoluble, très présente dans l'alimentation, mais dont 80% est produite directement par le corps. Elle a une action très importante sur la coagulation et la minéralisation des os.



La vitamine K est une vitamine liposoluble, qui regroupe en réalité tout un ensemble de composés : vitamine K1, K2, K3, ...

La vitamine K joue un rôle crucial dans la coagulation et laminéralisation des os. Sans cette vitamine, la coagulation est plus lente et le corps est soumis à des hémorragies spontanées.

Grâce à ses propriétés coagulantes, la vitamine K est souvent utilisée en médecine, notamment chez les nouveaux-nés, qui, à la naissance, ne disposent pas de suffisamment de vitamine K.

A noter que cette vitamine a été découverte par hasard dans les années 20, lors de recherches sur le cholestérol.


Histoire de la vitamine K


La vitamine K a été découverte ... par hasard ! En effet, c'est lors de recherche sur le cholestérol que des chimistes danois trouvent cette vitamine, sans qui la coagulation sanguine était réduite. Le "K" vient du mot "Koagulation" en allemand.



Sa découverte tient au pur hasard ... puisqu’elle fait suite à des recherches sur le cholestérol, dans la fin des années 1920, par des biochimistes danois, Henrick Dam et Schönheyder.

Ils soumettent des poulets à un régime pauvre en graisse, qui sont alors victimes d’hémorragies. S’apercevant que l’administration de lipides ou de vitamines déjà connues ne modifient en rien l’état de ces poulets, les chercheurs en concluent qu’il existe une substance, inconnue jusqu’alors, dont l’absence entraîne une tendance aux hémorragies.

Ils décident de donner à cette substance le nom de vitamine K, en référence au mot allemand « koagulation », de manière à montrer son rôle prépondérant dans la coagulation sanguine.

Une première vitamine K est isolée en 1936 par Dam et Almquist, de l’alfalfa ou luzerne. On lui donne le nom chimique de phytoménadione ou alpha-phylloquinone.
Elle est obtenue par synthèse par E.Doisy en 1939, c'est la vitamine K1.

Toujours en 1939, une deuxième vitamine K est mise en évidence. Lavitamine K2 est isolée par Doisy et ses collaborateurs, de la farine de poisson dégraissée, humidifiée et abandonnée à la putréfaction. Sa synthèse en est réalisée par Mac Kee un peu plus tard.

Il s’avère que cette vitamine K2 est légèrement moins active que la vitamine K1 et n’a donc pas donné lieu à des applications pharmaceutiques.

Cependant, il faut attendre le milieu des années 50 pour que le rôle de la vitamine K soit clairement établi. Il apparaît alors que la synthèse de certains facteurs de la coagulation est dépendante de la vitamine K.


Définition de la vitamine K


La vitamine K regroupe un ensemble de plusieurs substances, dont la plus utilisée est la vitamine K1. Une grande partie de cette vitamine liposoluble peut être produite dans le corps, puis une petite quantité est stockée dans le foie.



Le terme de vitamine K regroupe en fait plusieurs composés chimiques apparentés appelés « quinones ».

On connaît plusieurs vitamines K, les principales étant la vitamine K1(ou phytoménadione), liquide huileux jaune clair qui existe à l’état naturel dans les légumes verts, le foie et les viandes, et la vitamine K2 (ou ménaquinone) synthétisée par les bactéries intestinales à partir du 6ème mois. Mais il existe également les vitamines K3 (ouménadione, extraite des stigmates de maïs), K4 (ou ménadiol), K5 etK6, formes synthétiques.

La vitamine K est une vitamine liposoluble (soluble dans les graisses), résistante à la chaleur, mais détruite par les acides, les alcalis, la lumière, les agents oxydants et la congélation.
La plus grande partie de la vitamine K (70 à 80%) est synthétisée par les bactéries du gros intestin(donc produite par le corps), mais elle est également bien répandue dans les aliments.

Elle est absorbée très rapidement par le tube digestif en présence de sels biliaires, puis elle est stockée en petite quantité dans le foie. Les réserves de l’organisme permettent de couvrir les besoins pendant environ 8 jours.

Comme toutes les vitamines liposolubles, la vitamine K passe mal la barrière placentaire et est donc peu abondante dans le lait maternel.

Son élimination se fait par voie biliaire et urinaire, sous forme conjuguée.


Propriétés de la vitamine K


La vitamine K est connue principalement pour son rôle dans la coagulation. Elle est essentielle à ce processus, sans lequel le corps ne peut pas stocker les épanchements du sang. Elle participe aussi à la minéralisation des os.



Liste des rôles et actions de la vitamine K :

- Elle est essentielle à la synthèse par le foie de plusieurs facteurs indispensables à la coagulation, en particulier de la prothrombine, mais aussi de la proconvertine, du facteur antihémophilique B, du facteur de Stuart et des protéines C et S.La prothrombine est un proferment qui, en présence de calcium et d’une enzyme, la thromboplastine, donne naissance à la thrombine, une enzyme qui provoque la coagulation du fibrinogène et sa transformation en fibrine, laquelle constitue l’élément solide du caillot qui arrête définitivement l’hémorragie.

- La vitamine K agit comme intermédiaire dans la chaîne de transport des électrons.

- Elle contribue à la phosphorylation oxydative dans toutes les cellules.

- La vitamine K est nécessaire à la synthèse de certains acides aminés qui interviennent dans la fixation du calcium dans les os. Elle permet donc une meilleure minéralisation osseuse.

Son rôle principal se situe dans la coagulation. Sans vitamine K, les patients sont sujets à des hémorragies à la moindre blessure, le corps étant incapable de refermer la déchirure des vaisseaux sanguins.


Besoins quotidiens en vitamine K


Les apports journaliers recommandés (AJR) en vitamine K sont environ de 70 microgrammes par jour. Ils restent à ce jour mal connus. Ce qui est sûr, c'est qu'une alimentation équilibrée couvre largement ces apports.



Les besoins quotidiens en vitamine K sont mal connus car une partie importante est synthétisée par les bactéries dans l’intestin. Il est donc très difficile de faire la différence entre la vitamine K apportée par l'alimentation et celle qui est produite directement dans le corps.

Age / EtatAJR en vitamine K
De la naissance à 1an5 à 10 microgrammes
De 1 à 3 ans15 à 30 microgrammes
De 3 ans à 15 ans30 à 50 microgrammes
Femmes55 microgrammes
Hommes70 microgrammes
Femmes enceintes70 microgrammes
Femmes allaitant70 microgrammes
Sportifs100 microgrammes
Personnes âgées70 microgrammes



Les besoins de l’organisme sont largement couverts avec une alimentation équilibrée.

En effet, un repas tout à fait normal apporte entre 300 et 400 microgrammes de vitamine K

AJR : apports journaliers recommandés.


Carence et excès en vitamine K


En cas de carence en vitamine K, le temps de coagulation est fortement allongé, et le corps peut être soumis à des saignements spontanés ou des règles abondantes. A l'inverse, l'excès est quasiment sans danger.



En cas de carence en vitamine K, les risques sont graves.

CARENCE EN VITAMINE K :


L’hypovitaminose K peut avoir plusieurs causes :

- La carence d’apport ne s’observe que chez le nouveau-né car son contenu intestinal ne peut pas synthétiser de vitamine K.

- La carence d’absorption intestinale qui est due à un défaut de sécrétion biliaire ou à une perturbation du transit intestinal.

- La carence par défaut de synthèse a lieu après destruction de la flore bactérienne, par un traitement antibiotique par exemple.

La carence en vitamine K a pour conséquence un abaissement du taux de prothrombine entraînant un allongement du temps de coagulation. Ce qui se traduit par :
- Une tendance aux ecchymoses.

- Une tendance aux saignements (plaies cutanées, nez, gencives,…).

- Des menstruations abondantes.

- Des hémorragies internes (le plus souvent digestives) dans les cas les plus graves.

- Un risque accru de fractures.

- Ostéoporose.

Les hémorragies peuvent être spontanées ou faire suite à un traumatisme.

Le nouveau-né étant carencé physiologiquement, on lui administre d’office à la naissance 2 mg par voie orale, dose que l’on renouvelle entre le 2ème et le 7ème jour. En cas d’allaitement maternel exclusif ou quasi-exclusif, on complémente les nouveaux-nés par 2 mg de vitamine K / semaine par voie orale, cela jusqu’à la fin de la période de l’allaitement.

En cas d’hémorragie, la vitamine K est injectée par voie intraveineuse lente, de manière à surveiller le temps de prothrombine, c’est-à-dire le temps de coagulation.
Attention : si l’hémorragie est due à un surdosage d’héparine (anticoagulant par voie injectable), la vitamine K n’aura pas d’action.

Les traitements à base de vitamine K ne doivent pas être pris en automédication.
Une surveillance médicale à intervalles réguliers est indispensable, ne serait-ce que pour évaluer les effets du traitement et contrôler le taux de prothrombine.

EXCÈS EN VITAMINE K :


La vitamine K n’étant pas emmagasinée en quantité significative, il n’existe pas vraiment d’effets indésirables dus à un surdosage.

Prise de manière très excessive (50 fois les apports journaliers recommandés), la vitamine K peut éventuellement provoquer destroubles hépatiques et peut créer des caillots sanguins.


Sources de vitamine K


La vitamine K est abondante dans l'alimentation, une alimentation équilibrée est donc largement suffisante pour apporter les apports journaliers recommandés (AJR) en vitamine K.



On retrouve la vitamine K1 essentiellement dans les légumes verts : brocoli, chou, chou-fleur, épinards, artichauts, laitue, cresson, asperges, haricots, persil, poireau, petits pois,….
Mais également dans le foie d’animaux (porc), les œufs, les produits laitiers, certains fruits (tomate, pamplemousse, banane, orange,…), certaines céréales (luzerne, avoine, maïs), les légumineuses, la pomme de terre,…

La vitamine K2 est surtout produite par les bactéries du colon, mais elle est aussi présente dans des aliments issus d’un processus de fermentation : miso ou soja fermenté, fromages, yaourts, huiles de poissons, sauce nuoc-nam...

Liste des aliments riches en vitamine K :

Aliment riche en vitamine KTeneur en vitamine K
Chou frisé (100g)700 microgramme
Navets (100g)700 microgramme
Foie de porc (100g)500 microgramme
Epinards (100g)380 microgramme
Choux de Bruxelles (100g)180 microgramme
Brocolis (100g)180 microgramme
Viande de bœuf (100g)150 microgramme
Foie de boeuf (100g)150 microgramme
Laitue (100g)120 microgramme
Cresson (100g)80 microgramme


Indications thérapeutiques de la vitamine K


Pour tous les troubles de la coagulation (troubles naturels ou causés par des médicaments), la vitamine K est très utile, et est ainsi souvent prescrite pour stopper les hémorragies.



La vitamine K est souvent utilisée en médecine pour combattre certains troubles :

- Hypoprothrombinémies (baisse du taux sanguin de prothrombine), induites par les anticoagulants oraux dérivés de la coumarine, qui antagonisent les effets de la vitamine K sur la coagulation (« anti-vitamine K »).

- Prophylaxie et traitement de la carence en vitamine K accompagnée d’une hypoprothrombinémie , se traduisant par une tendance auxhémorragies :
- - Chez le nouveau-né, chez qui le taux de prothrombine dans le sang est abaissé physiologiquement. En effet, son tube digestif est stérile et ce n’est qu’à partir du 6ème mois que les bactéries intestinales synthétisent des quantités suffisantes de vitamine K.
- - Prescription de vitamine K chez le prématuré, chez le nouveau-né sans risque particulier et surtout en cas d’allaitement maternel exclusif ou quasi-exclusif (la teneur en vitamine K du lait maternel étant insuffisante par rapport aux apports recommandés) et chez le nouveau-né à risque hémorragique majoré ou présentant une situation où l’absorption de la vitamine K est insuffisante ou bien son métabolisme accéléré.
- - Chez l’hépatique et le colitique où le taux sanguin de prothrombine est abaissé pathologiquement étant donné que l’absorption des graisses est diminuée.

- Prophylaxie d’hémorragie chez les parturientes (femme accouchant).

- Hypoprothrombinémies d’origine médicamenteuses : par exemple, certains antibiotiques et les sulfamides antibactériens modifient la flore bactérienne intestinale et donc diminuent la synthèse de la vitamine K par les bactéries intestinales.

- Traitement des menstruations excessives.

- Prévention et traitement de l’ostéoporose (traitement à base de vitamine K2).

- Prévention de maladies cardio-vasculaires (traitement à base de vitamine K2).


Vitamine K, derniers conseils


Dans certains cas, il est important de surveiller les apports en vitamine K, car les besoins du corps sont augmentés. Il faut alors faire attention à l'alimentation pour ne pas risquer des carences.



Ci-après les derniers conseils pour clore ce dossier sur la vitamine K.

SURVEILLANCE DU TAUX DE VITAMINE K :


Les besoins sont accrus dans les cas suivants ;

- Chez les nouveaux-nés et surtout chez les prématurés.

- Chez les nourrissons nourris au sein.

- Chez la femme enceinte ou allaitant : des quantités suffisantes sont nécessaires pendant ces deux périodes, mais il faut éviter cependant des doses excessives

- Lors de certaines affections qui diminuent l’absorption des graisses et par conséquent peuvent augmenter les besoins en vitamine K : la diarrhée et les maladies intestinales chroniques (comme la maladie de Crohn), une maladie coeliaque ou une résection chirurgicale de l’estomac ou de l’intestin.

- Lors de traitements antibiotiques prolongés qui finissent par détruire la flore intestinale à l’origine de la synthèse de la vitamine K2.

- Chez les personnes âgées.

- Chez les alcooliques chroniques.

- Lors de traitements prolongés à base d’aspirine ou d’anticoagulantsoraux, prescrits pour prévenir la maladie thromboembolique.

- Chez les personnes prenant des laxatifs ou des huiles minérales telle que l’huile de paraffine sur de longues périodes.

- En cas de nutrition exclusivement parentérale, non supplémentée.

Attention, certaines personnes sont hypersensibles, voire allergiques à la vitamine K.

VITAMINE K : DERNIERS CONSEILS :


- Lorsque le médecin prescrit un traitement à base de vitamine K, il s’agit en fait de vitamine K1, qui est la forme la plus utilisée.

- La vitamine K3, d’origine synthétique, peut être toxique au niveau hépatique à forte dose, surtout chez le nouveau-né. C’est la raison pour laquelle elle est maintenant interdite en Amérique du Nord.

- Dans les cas d'insuffisance en enzyme glucose-6-phosphate déshydrogénase, il est préférable de ne pas prendre de suppléments en vitamine K.


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